Nous avons rendez-vous avec une bénévole via Teams. Sur l’écran s’affiche le visage de notre interlocutrice, Fanny Hellebaut qui héberge des migrants via la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés. L’air épanoui, elle nous confie d’entrée de jeu qu’il n’y a pas de profil type pour accueillir, qu’il faut juste être psychologiquement prêt. Une place au sec et en sécurité est toujours mieux qu’une nuit dehors, tant que l’hôte peut se le permettre. 

La mission d’hébergeur consiste à accueillir le temps d’une soirée ou plus longuement, un ou plusieurs migrants en transit, souvent vers l’Angleterre. Elle nous explique que dans 99% des cas, ils ne passent pas la frontière aux premières tentatives et qu’elle revoyait souvent les mêmes personnes. C’est en postant via le groupe Facebook de la plateforme qu’on peut proposer son aide, le gîte et le couvert ou le transport jusqu’au domicile. 

Quoi que l'on fasse, c'est utile! 

L’histoire de cette mère de trois enfants et de la plateforme a commencé grâce à une amie. En un regard sur le groupe, elle a compris qu’elle n’était pas la seule, explique-t-elle avec émotion. Elle est révoltée de l’accueil des migrants en Belgique, chassés quotidiennement de la Gare du Nord à six heures.   

Elle découvre via cet accueil un aspect plus humain, elle a déjà hébergé des diplômés comme des jeunes. C’est une expérience qui lui fait relativiser ses propres soucis et qui crée des liens très forts. 

Au moment de se quitter, Fanny conclut en disant « Quoi que l’on fasse, même si c’est minuscule, à la hauteur de nos moyens, c’est utile. Nous sommes des milliers de colibris, c’est ainsi que l’on s’appelle sur la plateforme. Accueillir ce n’est pas rien, c’est une montagne d’émotions, mais c’est super faisable. À vous d’essayer! »