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Les risques psychosociaux des jeunes face à la pandémie

La vaccination est encore sujette à débat, d’autant plus avec la crise que nous traversons. Nous remarquons qu’elle provoque des divisions entre différents groupes sociaux. Pour en apprendre davantage sur le sujet, nous avons interviewé Olivier Klein, professeur de psychologie sociale et responsable du Centre de recherche en psychologie sociale et culturelle (CeSCuP) à l’ULB.

Selon Olivier Klein, le terme "risque psychosocial" est un terme légal faisant référence aux dangers psychologiques et d’intégration dans un environnement de travail, et est donc plus lié à la psychologie du travail qu’à la psychologie sociale. Néanmoins, dans le cadre de cet article, nous allons nous pencher sur la dimension psychosociale liée à la vaccination contre la Covid-19. En raison de facteurs psychologiques et sociaux, cette dernière provoque des divisions entre les différents groupes sociaux.

Un exemple frappant est celui des jeunes. Olivier Klein et ses collaborateurs ont mené une enquête auprès des 18 à 25 ans qui montre que ceux-ci sont plus sujets à l’anxiété et à la dépression face à la crise sanitaire actuelle. En outre, ils se sentiraient sacrifiés au profit des personnes âgées. Olivier Klein précise : "Même s’il peut y avoir ce ressenti, il faut se rendre compte qu’on est tous dans le même bateau. Il ne faut pas voir cette pandémie comme une opposition entre deux groupes; nous avons un intérêt commun avant tout. Pour libérer les jeunes, il faut d’abord vacciner les personnes âgées. Si l’on commençait par les jeunes, des arguments laissent à penser que l’on devrait poursuivre le confinement encore plus longtemps."

Cependant, le professeur est conscient que certains groupes et secteurs sont plus touchés que d’autres et recommande donc, pour ceux qui en ressentent le besoin, la mise en place de mesures compensatoires tels que le recours à des services d’aide professionnels (qui sont d’ailleurs gratuits à l’ULB).

Enfin, il souligne l’importance de la responsabilité des professeurs. La pandémie déstructure car elle change notre mode de vie. Il faut donc garder les espaces de structure, tels que les cours en synchrone. En effet, ceux-ci offrent un moment d’échange durant lequel les professeurs peuvent permettre aux étudiants de s’exprimer, même si cela n’est pas en rapport avec la matière du cours. Ce moment hors des sentiers connus et balisés du cursus permet à chacun de parler tout en écoutant et en respectant la parole de l’autre. Cette expression collective du vécu de la pandémie permet de se sentir moins seul.