"L’OMS coordonne un partenariat mondial appelé l’ACT Accelerator (Accélérateur d’accès aux outils de lutte contre la Covid-19) qui vise à coordonner les efforts de lutte contre la Covid-19. Ce partenariat repose sur 4 piliers: la vaccination, les traitements, les diagnostics et le renforcement des systèmes de santé dans leur ensemble. La majeure partie du budget est consacrée à la vaccination. Mais pourquoi investir autant dans la vaccination si les autres piliers ne peuvent pas suivre la cadence?

Outre les vaccins chinois et russe, l’Afrique a principalement recours à l’AstraZeneca, qui est bon marché et plus facile à conserver que les vaccins à ARN messager. L’AstraZeneca est distribué par Covax, le pilier vaccin de l’ACT Accelerator. Toutefois, une bonne partie des vaccins mondiaux sont fabriqués en Inde, qui est en proie à une troisième vague et a donc décidé de garder temporairement pour sa population les vaccins destinés à l’Afrique.

Le retard africain est révélateur de la politique mondiale de lutte contre la Covid-19, qui mise tout sur le vaccin, au détriment des autres piliers. L’Afrique est également victime du nationalisme vaccinal de l’Inde et des pays occidentaux. Mais est-ce aussi dramatique qu’il n’y paraît, sachant que la Covid-19 a été la 34e cause de décès en Afrique en 2020? En effet, l’Afrique est peuplée à 80% de jeunes qui sont peu touchés par la Covid-19 mais qui, en revanche, ont bien besoin de toute une série d’autres soins et vaccins."