Il y a une différence entre GIEC et COP, hein !
Le GIEC fait des rapports de l’état du climat. Il y a trois groupes de travail : le premier c’est sur la science du climat, c’est là que je suis impliqué ; le deuxième c’est sur les impacts, et puis il y a un groupe sur l’atténuation et l’adaptation.
Mais on est déjà dans un nouveau climat. La température est déjà plus de 2 degrés plus élevé que le niveau préindustriel. Ce changement est là avec des conséquences, qui demandent une adaptation.
Le GIEC n’est pas prescriptif. C’est-à-dire, il ne va jamais dire « voilà ce qu’il faut faire », il va dire « voici les possibilités ». De toute façon il n’y a pas de solution miraculeuse pour le changement climatique. C’est un mix de tout qu’il faut. Alors évidemment, certains pays ont plus facilement accès à certaines actions. Et donc c’est là que la COP joue un rôle.
La COP regarde les émissions de tous les pays et dresse un plan de la responsabilité de tous les pays. C’est-à-dire qu’il y a des économies émergentes qui peuvent encore profiter d’énergies fossiles. Mais ceux qui sont déjà bien établis, Etats-Unis et Europe, doivent faire le plus grand effort. Nous sommes les plus grands émetteurs historiquement parlant. Ce qui compte pour le climat c’est la somme de toutes nos émissions. C’est là que les quotas sont proposés et les pays doivent faire des plans pour les atteindre. Pour les pays d’Europe, c’est l’UE qui décide.
Maintenant, il y a des choses qui bougent. Dès le premier rapport GIEC, on a émis la moitié de toutes nos émissions. Donc on peut interpréter ça comme un échec, ou bien, s’il n’y avait pas eu ce rapport, peut-être qu’on aurait émis 60 ou 70%.
En fait, le GIEC fait des projections sur base des scenarios d’émission. Et donc c’est clair que grâce au COP à PARIS on est plus sur le scénario « business as usual », le scénario le plus élevé.
Donc il y a déjà des améliorations, il y a le climatetracker.org qui regarde sur toutes les politiques qui ont été mises en place par les différentes nations. Avec toutes les politiques qui sont mises en place maintenant, on va vers 3°-3.5°C. On ne va plus vers 4.5°C, voire 5°C ! Donc c’est déjà ça. Ce n’est pas encore assez, parce que on doit limiter à en dessous de 2°C. Mais si on regarde les promesses, et les promesses les plus optimistes, on arrive à moins de 2°C. Donc ces promesses doivent devenir des politiques. C’est là que les COP sont si importantes parce qu’on va regarder les émissions de chaque pays. Évidemment ça ne va jamais assez vite, mais si on veut que ça aille plus vite, il faut aussi la politique internationale.
Dire que rien ne se passe c’est faux. Il se passe des choses, mais pas assez vite.
Je vois cette question surtout chez des jeunes. Quand on voit après 6 rapports qu’il y a encore un si long chemin à faire.
Le dernier rapport était le premier w/modèles valables de contribution calottes glaciaires.
Le GIEC est un organe à part qui a été mis en place par les Etats eux-mêmes afin de bénéficier d’une synthèse des meilleures connaissances sur le phénomène du changement climatique, sur ses impacts, et sur les façons d’y faire face. Le fait que tout le monde sache plus ou moins ce que représente le GIEC est déjà quelque chose. Mais la connaissance ne fait pas tout : on sait depuis longtemps que le changement climatique est d’origine humaine et dû aux émissions de gaz à effets de serre… Pourtant, à l’échelle mondiale, les émissions continuent d’augmenter. Les solutions au changement climatique se trouvent en coordination entre les entreprises, les Etats souverains et les citoyens. Les connaissances scientifiques peuvent éclairer les débats publics, mais les scientifiques ne peuvent pas décider des politiques à suivre !