Dans nos assiettes, nos portefeuilles et sur notre planète… "Va-t-on déguster ?"
La sécurité alimentaire mondiale, les enjeux environnementaux et la sur/sous-consommation Nord-Sud sont décryptés dans ce nouveau numéro Prisme !
Toutes nos journées sont rythmées par des habitudes qui accompagnent l'homme depuis la nuit des temps : du petit-déjeuner au dîner, les aliments consommés par l'homme sont nombreux et variés à travers le monde. Le café, par exemple, unit de nombreuses personnes. Mais savons-nous vraiment ce que nous buvons ?
Il s’avère que le café que nous consommons tous les jours est apprécié tant pour ses propriétés énergisantes que pour son caractère social. Cette boisson avec son arôme délicieux s’invite à toutes les occasions : le matin pour bien commencer la journée, pendant la pause pour se détendre ou encore comme prétexte pour créer des liens sociaux. Mais à côté de ce plaisir que cette plante d’origine africaine nous procure, se cachent aussi de nombreuses légendes, un long périple historique et géographique.
Sans aucun doute, le café est l'un des biens les plus consommés par la population. Cependant, s'est-on jamais vraiment interrogé sur sa nature et sa production ?
Par exemple, le Brésil et le Vietnam jouent un rôle essentiel dans sa chaîne de production industrielle, mais les principaux pays consommateurs de café se trouvent surtout en Europe. Cette curiosité nous permet de souligner l’ampleur de la chaîne alimentaire mondiale. Notons également que de tels procédés génèrent inévitablement de la pollution, et par conséquent, contribue au changement climatique.
Une question se pose alors, qui sont les premiers impactés par ces aspects néfastes de cette industrie ?
En effet, le café peut aussi être abordé à travers le prisme des enjeux sociaux. Parce que l’humain est au cœur de sa production, il est éminemment social. Ceux qui travaillent à sa production font souvent les grands titres dans les médias européens. Combien de fois n’avons-nous pas vu ces images d’exploitants agricoles peu protégés face aux pesticides dans certains pays en voie de développement ? Au cœur de l’industrie du café, ce sont des hommes et des femmes qui souvent luttent dans des conditions de vie précaires. Ils doivent faire face à des conditions de travail difficiles, aux prix élevés des intrants et à la volatilité des prix agricoles sur les marchés internationaux.
Ces mêmes prix, nous les voyons grimper en flèche depuis plusieurs années avec les crises du Covid ou de la guerre en Ukraine par exemple. Le prix du café n’a pas été épargné bien au contraire, augmentant de 17% voire de 30% dans certains pays du Nord de l’Europe. C’est à se demander si le café n’est pas en train de devenir un luxe ...
Et n’oublions pas le prix du carburant utilisé pour le fret maritime qui n’a cessé d’augmenter ces dernières années. En effet, rappelons-le, les grands consommateurs de café, les Européens et Américains, ne sont pas les grands producteurs de café, voire n’en produisent pas.
Le réchauffement climatique a également contribué à cette hausse des prix de par la diminution des récoltes par rapport aux années précédentes.
Il est donc peut-être temps de repenser le système de culture et d’opter pour un système écologique plus durables qui aura pour effet de réduire l’empreinte carbone de cette activité. Il est aussi question de se pencher sur la rentabilité économique des systèmes agroforestiers et d’envisager, par exemple, l’augmentation de la production du café robusta au lieu du café arabisca étant donné que ce dernier est plus coûteux et demande plus d’attention.
Comprendre la production du café et son impact selon différentes approches, c’est s’intéresser à notre alimentation à l’échelle mondiale.
Plongez-vous dans ce sixième numéro de PRISME pour découvrir sous tous ses angles la grande question de l’agriculture humaine contemporaine, cette pratique au fondement même de nos civilisations.
Un dossier réalisé en co-création entre étudiant·es et chercheur·es de l'ULB de toutes disciplines scientifiques. Et coordonné par les étudiants, membres du comité éditorial : Francesca Arcadio, Ralph Naumann, Diane Nono et Jean Oscar.